Pas de titre

Physique

Elle se fond dans la foule comme une ombre légère, ses longs cheveux blancs laissés détachés au gré du vent, formant des vagues nacrées dans la masse de visages inconnus autour d'elle. Soudain elle s'arrête, silencieuse. Ses yeux d'émeraude fixent un point au loin, très loin. Sa pupille allongée se contracte pour mieux voir encore l'individu qui se déplace au bout de l'avenue bondée de monde. Une langue de serpent passe la barrière de ses lèvres pâles, sifflant, agacée. Puis elle reprend sa route en se faufilant entre les passants avec agilité, ses muscles tendus prêts à réagir. Ses doigts fins s'ouvrent et se referment comme les pattes d'un chat qui attend l'instant pour bondir sur sa proie.

La voilà qui se rapproche doucement de son objectif, l'air assuré. Ses yeux captent des milliers d'images à la seconde mais elle ne voit plus qu'une seule chose devant elle : l'homme qu'elle doit tuer. Ses oreilles enregistrent tous les sons, toutes les voix. Elle ne tremble pas, elle ne trébuche pas. D'ordinaire elle aurait attaché ses cheveux et porté des vêtements plus confortables pour l'action. Sa combinaison la quittait rarement en mission. Pourtant cette fois-ci elle avait décidé d'agir en civile, couverte d'un pantalon ample et d'un haut blanc à brettelles. Seules les écailles de son visage et de ses bras étaient visibles. Bien sûr sous forme humaine on ne voyait pas non plus l'immense queue de poisson qui remplaçait ses jambes. Sa forme Ven'kra est pour le moins impressionnante mais elle préfère largement se déplacer dans un corps pratiquement humain. Même si des émotions trop fortes font ressortir des griffes à la place de ses mains et que ses yeux ont un air animal.

Son pas s'accélère : il ne lui reste que quelques mètres avant d'être à portée de son objectif. Après quelques enjambées elle empoigne le bras d'un homme et le tire rapidement dans un recoin abrité des regards. Son visage n'a plus rien d'agréable. Elle a l'air monstrueuse quand elle porte ce regard de prédateur. Le côté humain et sensuel a disparu pour laisser place à un animal. Tu ne peux pas t'échapper... Murmure-t-elle avec un sourire. Mais ce sourire n'a rien de confortant, montrant des dents légèrement pointues et une langue de serpent qui siffle d'impatience.

Caractère

En la voyant comme ça il est dur d'imaginer que Cassiopée peut être une bonne vivante. Car même si elle semble solitaire et bourrue elle ne déteste pas la compagnie des autres. Bien au contraire, elle ne refuse jamais de boire un verre avec les personnes pour qui elle témoigne de la sympathie. Surtout que mademoiselle a une bonne descente, sûrement à cause des racines russes de sa mère. Quoi ? Vous pensez que c'est un cliché de dire que les Russes sont portés sur la bouteille ? Allez-y, tentez un concours d'alcool avec un russe... Quoi qu'il en soit, derrière son air de pierre brute et son côté bosseur, elle sait rire de tout mais surtout des autres. Elle ne mâche pas ses mots et les insultes font partie de son vocabulaire quotidien, amical ou non. Une frappe dans le dos à vous en décoller les poumons ? Sûrement Cassiopée qui vous témoigne sa sympathie.

Mais ce n'est qu'une des facettes cette jeune femme difficile à cerner. Il y a cette autre partie d'elle, cette partie froide et dangereuse qu'il ne vaut mieux pas révéler. Lorsqu'elle se voit confier une mission elle s'implique si fort qu'il est impossible de l'en détacher. Elle met en place tous les moyens existants pour la mener à bien, même les moyens les plus ignobles. Cette part de chasseur, de traqueur, est indissociable de son être. Si quelqu'un lui veut du mal où qu'elle a pour ordre de l'éliminer elle se transforme en démon sanguinaire, en monstre assoiffé de cruauté. Elle ne possède ni remord, ni fragilité. Et même si sa volonté est de rendre le monde meilleur en protégeant les innocents, même si son fond est pur, l'aveuglant appel de la chasse fait d'elle une toute autre personne. Elle peut devenir vicieuse, charmer ses proies avant de les disséquer. Comme un besoin violent d'assouvir une pulsion. Comme un besoin de libérer le monstre par moment pour mieux le laisser enfermer le reste du temps. Une sorte de pacte pour garder un équilibre entre le ven'kra chasseur et l'humain docile.
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Histoire

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