Chasse à l'homme [PW Billy Redfox]

Sur Mars, la situation avait subie bien trop de modifications pour être vivable. Le problème, quand on se met en stase pendant 20 ans n'est pas forcément de reprendre le cours de ce qu'on faisait. Non, Oroki n'était pas un humain, et n'avait pas besoin de se rafraîchir la mémoire, celle-ci fonctionnait comme une lame aiguisée.
Le problème résidait dans le fait que la nature humaine les pousse à dégrader leur environnement. La résidence d'Oroki était en ruine, (c'était un miracle que sa capsule de stase soit encore indemne), et tout le matériel qu'il s'était procuré avait donc subit les affres du temps. De plus, un homme de l'ordre l'avait reconnu l'autre jour. Après s'être occupé de l'homme, aux capacités physiques lamentables, il avait donc décidé de changer de demeure, et de migrer vers Ryoko, la cité spatiale.

C'était un endroit prodigieux ! Comme sa science allait croître ! Des créatures qu'il ne connaissait même pas était là ! Des hommes, des femmes, des plantes bipèdes ! Ses données s'affolaient, son désir de comprendre lui démangeait l'alimentation principale...
Mais il ne pouvait procéder à ses expériences de suite. Non, pour l'instant, il serait question de récupérer une autre demeure, et d'après ce que le plan de la ville indiquait, les quartiers des zones 10 étaient parfaits ; habités par les rejetés de la société, s'accaparer l'habitacle de l'un d'eux ne représenterait une gêne pour personne.

Il s'en alla donc en direction des bas-fonds de la ville, katana sagement rangé dans l'une des manches de son énorme kimono.
Les rues défilaient, et plus il s'enfonçait en Ryoko, plus les néons s'éloignaient derrière lui... Soudain, au tournant d'une rue, un bruit de pas le stoppa net et il admira un étrange être lui passer devant.

Billy passait une soirée assez agréable. Confortablement au fond d'un club de strip-tease, il sirotait distraitement son verre de whisky, tandis qu'une jeune femme dévêtue dansait devant lui. Il se trouvait dans la Zone 6, située à une poignée de minutes en G-Caps de son domicile, dans la Zone 10. Là-bas se trouvait le Quartier Général de la Ligue des Dragons, organisation classée criminelle, dont Redfox était le chef. Les affaires marchaient assez bien. Du moins le croyait-il, car alors qu'il allait passer au plat de résistance avec sa nouvelle amie, l'un de ses larbins fît irruption dans la pièce et lui souffla à l'oreille.

Boss, il y a un problème. Une nouvelle attaque sur nos passeurs. C'est Stephen qui s'est fait attaquer.

Billy jura. Les passeurs avaient beaux être de banals dealers de drogue, ils demeuraient les premiers chaînons de son organisation, et une source de revenu non négligeable.

Putain… C'est la troisième attaque en dix jours ! Klay et Andrew ne sont toujours pas sortis de la salle de soin, et maintenant Stephen ? Vous avez appliqués les contre-mesures ?

Oui Boss. Tous les autres passeurs sont sous escorte discrète. La défense des entrepôts à été augmentées. Et cette fois, on a tracé l'agresseur.

En entendant cela, Billy sauta presque de son siège. Il passa sa veste en cuir tout en prenant la direction de la sortie. À sa ceinture, son pistolet, chargé, ne demandait qu'à servir. Il avait un chargeur de rechange dans une poche intérieure. À peine le nez dehors, il s'alluma une cigarette et tira longuement dessus. Le larbin, Jack, l'avait suivi.

Boss, vous n'êtes pas obligés d'intervenir vous-mêmes. On a des chasseurs pour ça…

Jack, tais-toi une seconde. Je suis en manque d'action, et je vais montrer à cet enfant de catin ce qu'il en coûte de nuire à mon business. Maintenant dis-moi où il est.

Jack déglutit péniblement. Quand le Boss prenait cet air déterminé, il était inutile de chercher à le raisonner. C'était prendre un risque inutile pour une figure aussi importante de la Ligue. L'ennemi était imprévisible, dangereux… Mais Billy était ainsi, il avait sa part d'impulsivité. Et le danger ne l'avait jamais vraiment effrayé. C'était un gamin de la zone 10, il était né pour survivre.

La cible n'a pas été identifiée que visuellement. On sait qu'il est à pied, à la bordure entre les zones 9 et 10. En prenant le prochain G-Caps, vous arriveriez sur ses talons dans sept minutes.

Billy tira une nouvelle fois sur sa cigarette, avant de recracher la fumée dans le visage de son allié.

Alors pas de temps à perdre.


Comme Jack le lui avait indiqué, il trouva facilement sa cible. Un junkie, torse nu, le corps bardés de traces de seringue. Un consommateur d'hallucinogènes. Il pourrait sûrement être un client intéressant… s'il avait les moyens de payer. Ce qui n'était visiblement pas le cas, puisqu'il était celui derrière l'attaque d'un des dealers.

Dans un premier temps, Redfox choisit de suivre tranquillement sa cible. Par précaution, il mit la main sur la crosse de son arme, prêt à dégainer à chaque instant. Il faisait sombre. Comme d'habitude, les ruelles de la zone 10 n'étaient pas éclairés. Il fallut une petite minute pour que les yeux de Billy s'habituent à l'obscurité. Dès lors, il fut plus aisé de suivre l'agresseur. Ce dernier se douta vite de quelque chose, rongé par la paranoïa. Il se mit à accélérer le pas, puis à courir, puis enfin à sprinter. Cette fois, le Boss des Dragons dégaina, mais ne tira pas. Il se contenta de suivre sa proie, tout en prenant garde à ne pas tomber dans une embuscade. Sa bonne condition physique lui permettait de ne pas perdre de terrain sur sa cible. Mieux, il rattrapait petit à petit son retard.

C'est alors qu'il fut stoppé net par un étrange individu. Vêtu d'un kimono d'une ampleur phénoménale, il lui posa une question d'une voix neutre qui ne correspondait pas vraiment à la situation. Par réflexe, Billy pointa son arme vers le visage de ce nouvel arrivant. Le junkie s'éloignait dangereusement, il allait falloir le pister. Heureusement qu'il connaissait bien le coin.

C'est une épine dans le pied. Je le veux mort. Déclara Billy sans sourciller. Il ne cessa pas de pointer son arme sur l'inconnu. Dans la pénombre, il peinait à distinguer ses traits. En guise d'avertissement, il ajouta : Vous êtes avec moi… ou contre moi ?

C'était dans ce genre de situation qu'il pensait qu'une escorte aurait finalement été de bon aloi.

L'humain face à lui avait dégainé son arme, mais ses muscles ne s'étaient pas tendus pour presser la détente, il n'y avait donc aucun danger. Les humains sont si facilement effrayés.

Les yeux d'Oroki captèrent tout ce qu'ils pouvaient à propos de ce nouvel être. Un humain, de 38 ans au vu de ses traits, en excellente forme physique. S'attaquer à lui serait une perte de temps, et puis il semblait en bonne santé, même si la cigarette finirait par le tuer, alors il valait mieux éviter les représailles de possibles connaissances de l'humain.
Ainsi décida-t-il de s'avancer, mains levées et de remodeler son visage pour prendre des traits souriants. Il n'arrivait toujours pas à comprendre pourquoi les humains étaient plus à mêmes de se montrer moins méfiants envers les gens "souriants" et "gentils" (quoique cela veuille dire). Ne faudrait-il pas au contraire se méfier d'eux plus que des autres ?

Oh... espérons que la dissection du drogué apporte les réponses à ces interrogations. Bien entendu, sa seule vivisection ne suffira pas, une bonne étude doit être menée sur un large panel afin de pouvoir croiser les résultats. Réjouissance !

" Souffrez-vous d'hallucinations ou de quelconques pathologies visuelles et/ou perceptives ? De toute évidence, ce que vous pensez être une "épine dans le pied" n'est autre qu'un humain. Mais nous procéderons à la vérification médicale plus tard, pour le moment, il serait préférable de continuer à la poursuite de l'intéressé. Ne pensez-vous pas ? Cela dit, le bipède que nous pourchassons devra s'arrêter dans quelques minutes pour reposer ses muscles éreintés par la drogue et la course préalable et je ne veux pas surchauffer mon système. Allons-y, curieuse créature irrationnelle, le temps vous est compté, vous qui êtes fumeur. "

Dans la pénombre, Billy commençait à mieux discerner les traits du gêneur. Il était souriant, bien que le Redfox aurait juré que ce n'était pas le cas une seconde plus tôt. Ses bras étaient bien en évidence, signe clair qu'il ne chercherait pas à lutter. Le Boss se sentait en contrôle, bien que légèrement mal à l'aise, pour d'obscures raisons.

Les paroles, prononcées par ce qui semblait être une voix robotisée, combinée à l'incompréhension d'une métaphore pourtant classique, permirent à Billy de comprendre les raisons de son mal-être. Son interlocuteur n'était pas humain, mais robotique. De toute évidence, il avait déjà procédé au scan de Redfox, et savait déjà beaucoup de choses sur lui. Lentement, il baissa son arme, mais ne rengaina pas. Ce n'était pas parce que cet androïde ne semblait pas agressif qu'il fallait lui faire confiance. Toujours méfiant, Billy répondit :

Je vais bien, rassurez-vous. Mes poumons se portent bien également. Mais pour l'heure, cette proie qui semble nous être commune est ma priorité. Je n'ai pas de temps à perdre.

Le robot avait beau dire que le junkie devrait bientôt s'arrêter pour respirer, Billy ne voulait prendre aucun risque. Quoique cette petite coupure pourrait également donner à l'agresseur un faux sentiment de sécurité, et le pousser à ralentir l'allure.

Finalement, cet androïde a peut-être écourté la course poursuite.

Sans vérifier que le robot suivait derrière, le Redfox reprit au trot sa chasse. Malgré les multiples embranchements de la Zone 10, il naviguait avec certitudes. Il avait grandi dans ses ruelles, et il avait déjà été la proie par le passé. Même si l'esprit du junkie était embrumé par l'abus de drogue, ses réflexes vitaux le pousseraient à emprunter les chemins standard de fuite.

Le Boss des Dragons avançait de plus en plus prudemment, au fur et à mesure qu'il sentait sa proie se rapprocher. Vérifiant chaque détour avant de s'y aventurer, il espérait ne pas faire une autre rencontre fortuite. Une embuscade serait vraiment mauvaise, même si l'androïde avec lui pouvait se révéler utile.

J'aurais vraiment du prendre une escorte.

Ah ! Lui et son impulsivité… Il aurait suffit de trois gars, pour bloquer toutes les issues. En dix minutes, c'était réglé. Là, il s'aventurait seul dans les recoins sombres de la plus mal famé des zones du secteur H. Malgré son statut, il savait à quel point c'était dangereux.

Enfin, au détour d'une ruelle, Billy retrouva enfin celui qu'il cherchait. Ce qu'il suspectait s'était avéré juste : le junkie n'était plus seul. Il avait un acolyte pour partager le butin. L'homme était en nage, au bord de la perte de connaissance. La consommation de la marchandise volé le désorienterait encore plus, mais le rendrait sans doute plus agressif en cas de confrontation directe. Adossé au mur, à couvert et silencieux, Billy vérifia que son arme était bien chargée et fît signe à l'androïde. Il lui dit à voix basse :

Quel que ce soit votre intérêt pour ces deux hommes, je m'en fiche. Je les veux mort. Ils niquent mon business depuis trop longtemps.

Et pour accentuer ses paroles, le Redfox enleva le cran de sécurité de son arme, et inspira un grand coup. Il était temps de passer à l'action.

Oroki avait regardé l'humain partir sans un mot.

Quelle créature des plus intéressantes... il n'a pas baissé son arme malgré mes habiles subterfuges. Sourire, mains levées, peut-être devrais-je entamer d'autres analyses comportementales ? Peut-être devrais-je adopter un modulateur de voix ? La voix des chatons semble apaiser les humains. Mais un samouraï ne miaule pas.

Quel affreux dilemme.


Il emboîta le pas à Billy, prenant soin de marcher à distance raisonnable. Il ne connaissait nullement ces quartiers malfamés, ainsi pourrait-il profiter d'une agression sur l'humain pour fuir.
Mais rien n'arriva et ils déboulèrent sur leur proie au bout d'un certain moment. Celle-ci était accompagnée d'un autre homme, plus petit mais avec qui il partageait des similarités indéniables. Ceux-ci étaient en train d'absorber une drogue.
Sa nouvelle rencontre lui fit signe avant de lui déclarer, encore une fois, une chose irrationnelle.

"Excusez-moi, comment peuvent-ils s'accoupler avec votre "business" ? Êtes vous VRAIMENT sûr de votre condition mentale ? Toutefois je me dois de rectifier votre demande. Morts ils n'ont que peu d'intérêt pour moi, je compte inciser leurs torses, puis retirer peu à peu la peau de leur plexus afin de voir l'état de leurs canaux sanguins. Pour ceci, bien entendu, il faut que leur cœur continu de battre. Laissez-moi leur prodiguer un peu de mon poison artisanal, et je peux vous assurer qu'ils ne vous dérangeront plus jamais. Une fois l'expérience terminée, je les tuerais. Sommes-nous d'accord ?"

L'androïde fit jaillir de sa bouche une  petit capsule en métal, qu'il ouvrit précieusement de ses doigts fins, semblables à des pattes d'araignée. Ensuite, il versa le continu du réceptacle sur son Katana, et il admira des veloutes de fumée s'élever de la lame.


Pour finir, il enleva son kimono, révélant un corps extrêmement fin, mais dont les formes et creux ne trompaient pas; il était construit pour tuer. Enfin, il s'était reconstruit pour tuer, et son corps abritait des dizaines de pièges que ces deux camés ne tarderaient pas à découvrir.

Les Joueurs débutent le combat.

Total Soma restant du groupe : 55

Joueurs :

Billy Redfox : 105
Dégâts : 35
Soma : 30

Oroki Xyts : 110
Dégâts : 55
Soma : 25

Ennemis :

Agressivité du groupe : 40

Sadique A : 105
Dégâts : 45
Agressivité : 20
Capacités spéciales : Seringue empoisonnée : Au bout du 2ème tour, le joueur touché perdra 10 de vie / tour.

Sadique B : 105
Dégâts : 45
Agressivité : 20
Capacités spéciales : Seringue empoisonnée : Au bout du 2ème tour, le joueur touché perdra 10 de vie / tour.

Billy soupira à nouveau. Bien sûr, ce robot ne comprenait pas les expressions humaines, même les plus basiques. Tant pis, s'il s'en sentait le courage, peut-être lui expliquerait-il plus tard. Mais pour l'heure, les deux camés qui s'amusaient avec SA marchandise sans même l'avoir acheté était les plus importants. Tout occupés qu'ils étaient, il était certains que le Redfox et son acolyte robotique du soir auraient l'effet de surprise avec eux. Mais il allait falloir être efficace, et rapidement finir le travail. Deux junkies énervés et blessés peuvent très vite causer problèmes.

T'en fais pas pour moi, mon cerveau marche très bien, c'est juste toi qui comprends pas ce que je dis. Chuchota-il à l'attention de l'androïde. Et même si ces deux là me pose problèmes depuis longtemps, il est hors de question que je prenne le moindre risque.

Billy jeta un ultime coup d'œil en direction de ses deux cibles. Son pistolet était chargé, ledit chargeur était plein. De son bras gauche, le bras métallique, il raffermit sa prise sur la crosse, faisant jouer ses doigts robotiques sur la gâchette. De sa main droite, il chargea l'arme. La Zone 10 allait connaître un double homicide ce soir.

Et elle n'en aura strictement rien à foutre. Pensa le Boss des Dragons.

Trouver la mort ici, a fortiori lorsqu'on est drogué jusqu'à la moelle, personne ne s'en étonnera ni ne s'en formalisera. Les lieux étant propices à une certaine forme d'anarchie, les maigres forces de l'ordre dépêchés sur les lieux ne se soucieront guère de la funeste fin de deux drogués. Tout au plus seront-ils intrigués par le nombre de projectiles balistique dans leur corps. Ou par les traces d'attaques au katana empoisonnés. Ce robot était étrange, ce n'était pas leur attirail traditionnels. Cela rendait le spécimen intéressant, mais également très dangereux. Billy voulait en finir vite.

Si tu les veux vivants, il va falloir te grouiller. J'ai pas toute la nuit, et je veux les voir expirer leur dernier souffle au plus vite.

Sur cette dernière phrase, Billy quitta sa couverture, se dévoilant aux deux junkies. Le bras gauche levé, il ajusta son tir et pressa la détente.

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'Attaque' :

L'humain c'était contenté de lui dire qu'il ne comprenait pas. (Chose idiote, bien entendu, Oroki comprend tout. Comment un humain osait-il remettre en question son intellect ?). Mais en analysant les données, Oroki ne put que conclure de cet étrange rouquin qu'il était victime d'un quelconque retard mental. Ainsi le laissa-t-il parler.

Lorsque son allié s'engagea dans la mêlée, armant son arme et visant l'un des sujets, le robot se désola de deux choses ; l'habilité prodigieuse de cet humain à ne pas tuer sa cible, et le fait qu'il abime de surcroît une cobaye. Réglons ça au plus vite, montrons l'exemple aux faibles bipèdes.

Le robot, "nu", porta une main à son Katana fumant et le plaça face à sa tête.

" Bankai. Ses mots déclenchèrent un module de combat qu'il s'était installé, faisant s'accélérer la circulation énergétique dans ses circuits, et injectant dans les lames situées sur son torse, dos, mollets et mains, le même poison qui enduisait son Katana. Bientôt il n'était plus qu'une figure entourée d'une brume violacée.
- Wah trop chelou ce truc ! Disait l'un des humains ennemis.

Mais ce fut les seuls mots qu'il eut le temps de proférer, car à l'instant même où ses lèvres se refermaient, l'androïde fondait sur lui, anticipant une attaque portée d'une lame rouillée, bondissant par dessus le bipède de chaire et lui portant un coup d'estoc dans le dos. Juste une entaille.
Il referma ensuite gracieusement le fourreau de l'épée sur la lame, et sa victime tomba à genoux, un spasme contractant le moindre de ses muscles, déformant ses traits. Le temps estimé du poison à s'évacuer est de 24:02:01 heures.

Oroki se retourna ensuite vers Billy, et d'une voix neutre lui tînt ses propos :

- Je pensais que vous vouliez régler le compte de ces deux individus au plus vite."

Il alla ensuite chercher son kimono, se rhabilla, et attendit que sa rencontre inopinée eut fini quoiqu'il soit en train de faire.

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'Attaque' :

Sadique A attaque à 45 sur Billy Redfox
Sadique B attaque à 45 sur Oroki Xyts


Les Joueurs débutent le combat.

Total Soma restant du groupe : 55

Joueurs :

Billy Redfox : 60
Dégâts : 35
Soma : 30

Oroki Xyts : 65
Dégâts : 55
Soma : 25

Ennemis :

Agressivité du groupe : 40

Sadique A : 35
Dégâts : 45
Agressivité : 20
Capacités spéciales : Seringue empoisonnée : Au bout du 2ème tour, le joueur touché perdra 10 de vie / tour.

Sadique B : Mort
Dégâts : 45
Agressivité : 20
Capacités spéciales : Seringue empoisonnée : Au bout du 2ème tour, le joueur touché perdra 10 de vie / tour.

Billy avait vidé la moitié de son premier chargeur d'une traite. Sur les six balles, seules les deux premières avaient fait mouche, atteignant le junkie qui avait agressé ses hommes à la jambe et à l'épaule. Ensuite, ce dernier prit de panique trouva refuge derrière un mur. Le Redfox connaissait les lieux, il savait qu'il n'y avait pas d'issues. Et même s'il tentait de fuir, sa proie serait facilement traçable grâce au sang qu'il perdait. À sa droite, le robot avait révélé des systèmes de combat très avancés, composés de systèmes d'exploitations complexes et de poison meurtrier. C'était littéralement une machine à tuer.

Comment ça se fait qu'un robot comme ça se balade seul, en pleine nuit, dans la Zone 10 ? se demanda le Boss des Dragons.

En tout cas, ledit robot faisait preuve d'une efficacité à toute épreuve. Une seule attaque coucha instantanément le second drogué. Les mouvements de l'androïde étaient parfaitement calculés. Le créateur de cette machine avait fait de l'excellent boulot. La Ligue des Dragons n'employait que très rarement des robots, et même des non-humains en général. Pas par racisme ou quelconque forme de discrimination, simplement car il s'agit d'individu qui n'ont pas le recul nécessaire pour comprendre les motivations des Dragons.

Quoi qu'il en soit, la machine faisait désormais preuve de sarcasme. Sans perdre du regard l'endroit ou sa cible avait trouvé un bref refuge, retardant l'inévitable, Billy rétorqua sèchement.

Tes systèmes ne sont pas à jour, ou tu ne connais simplement pas la signification du terme "Tir de Suppression" ? Gêné par les ténèbres envahissant, le Redfox avait effectivement préféré user de cette stratégie, plutôt que de risquer un tir à la tête, certes plus radical, mais aussi beaucoup plus risqué. Il n'était pas un chat, il ne voyait pas très bien la nuit. Mais désormais, l'ennemi était à sa merci, il n'avait qu'à finir le travail.

Prudemment, il s'avança vers la couverture adverse. L'autre ne possédait aucune arme à feu, cela il en était sûr. Toutefois, il avait déjà eu affaire à ce type de nuisible dans le passé, et il savait qu'il ne mourrait pas sans un baroud d'honneur. Aussi décida-il de le surprendre en apparaissant soudainement juste devant lui. Pris de panique, à la fois à cause des hallucinations causées par la drogue, et par la perspective d'une mort inéluctable, le junkie donna un coup de pied qui atteint faiblement Billy dans le torse. La manœuvre fit toutefois chuter le nuisible à la renverse, le laissant à la merci du Boss des Dragons.

Maintenant que ce dernier avait la partie gagnée, il sentait la rage monter. Cet individu avait envoyé trois de ses hommes à l'hôpital, dans un état critique. Il allait payer cela maintenant. Tout d'abord, Billy tira dans la jambe encore valide du junkie. Puis dans le bras. Puis il se saisit de sa victime par la gorge et le souleva contre le mur. Son œil mécanique vira au rouge, terrifiant un peu plus le drogué.

Dis-moi... tu as peur de mourir ?

Le jeune camé se débattait avec l'énergie du désespoir, mais ses quatre membres blessés n'aidaient pas sa cause. Après quelques secondes à le toiser, Billy décida enfin d'abréger les souffrances de sa victime, de deux balles dans le crâne. Le sang lui éclaboussa le visage, tandis qu'il lâchait le corps. Le cadavre heurta le sol froid en même temps que le chargeur vide de l'arme de Redfox. Ce dernier le remplaça par le chargeur de rechange dans sa poche et se tourna vers l'androïde.

Merci pour le coup de main. Dit-il d'un ton neutre avant d'ajouter : Qu'est-ce qu'un robot aussi sophistiqué vient faire ici ?

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'Attaque' :

Victoire des joueurs.

Vous gagnez 17 TANK Exp et 17 crédits.

Le RP peut continuer.

Oroki avait observé avec beaucoup de minutie les moindres gestes de Billy, décidant même d'intégrer à ses modules la phrase "Dis-moi... tu as peur de mourir ?".

La clé pour comprendre les humains et leur comportement était de regarder. Celui-ci devait être un bon spécimen puisque capable d'en battre un autre, ainsi ses faits et gestes sont source d'intérêt. Tandis que le rouquin tenait fermement le Sadique par la gorge, la victime put admirer un bien étrange spectacle; Oroki singeait à la perfection les mouvements de son allié, alternant expressions colériques, mouvements de bras, et même les postures.

Les humains font donc ceci quand ils vont tuer quelqu'un... hum. Je suis sur que ce geste me vaudra de mieux m'intégrer dans la société. Peut-être même de croiser des "amis", étranges individus mentionnés par Père. Oroki en aurait peut-être après avoir montré ses nouvelles manières sociétales. Parfait !


Il jugea même non nécessaire de trancher la gorge au pistolero après que celui-ci eut abîmé sa cobaye. Il avait toujours l'autre cadavre après tout.

Le robot prenait congé lorsque l'humain lui parla :

" Merci pour le coup de main. Dit-il d'un ton neutre avant d'ajouter : Qu'est-ce qu'un robot aussi sophistiqué vient faire ici ? "

" Je ne vous ai donné aucun coup, étrange être. En ce qui concerne ma présence en ces lieux, elle est lié à cet individu, là. Celui que vous venez de tuer. C'est pourquoi je vous ai croisé, inévitablement. Il marcha jusqu'au drogué contracté par les spasmes et lui mit un petit coup avec son fourreau de sabre. Je mène des expériences afin de mieux comprendre votre espèce. De là, il mit son bras en avant, prit une mine colérique et susurra. Dis-moi, as-tu peur de mourir ? Son imitation terminée, il regagna son expressivité habituelle et reprit. Est-ce que cela sera suffisant pour ressembler à un humain ? " 

Le canon de son arme encore fumant, Billy s'était retourné vers l'androïde, et avait tenté d'engager la conversation. La présence d'un robot aux modules aussi avancés, dans un endroit comme la Zone 10, l'intriguait fortement. Dans un premier temps, l'incompréhension de son interlocuteur face à une simple formule de politesse lui fit pousser un nouveau soupir.

"Donner un coup de main", au même titre que les différentes phrases que tu as mal interprété, est une expression humaine. C'est une manière de te remercier pour l'aide apportée au combat. Bien qu'elle n'était pas foncièrement nécessaire, elle m'a permit de gagner un temps précieux.

L'androïde révéla alors qu'il pratiquait des expériences pour mieux comprendre les humains. Son imitation parfaite de la gestuelle de Redfox lui faisait croire qu'il saurait s'intégrer en société. Cela arracha un léger ricanement au Boss des Dragons. Après avoir rapidement regagné son calme, il annonça :

Malgré le charisme inhérent à ce genre de phrase, je ne saurais que trop te déconseiller de l'employer dans la vie de tous les jours. En théorie, il est très mal vu, d'un point de vue sociétal, de prendre la vie d'autrui. C'est d'ailleurs répréhensible par les lois en vigueur. Mais nous nous trouvons ici dans une Zone qui ne se soucie que très peu des règles, s'il ne s'agit pas de celle du plus fort. La Zone 10 est impitoyable, et aussi fort sois-tu, jamais tu n'y sera à l'abri. Tâche de t'en souvenir.

Il marqua une pause, le temps de réfléchir brièvement. Ce robot était indéniablement très avancé, et très fort. Mais il avait un je-ne-sais quoi qui le rendait extrêmement dangereux. En l'état, il pouvait être une plus-value considérable pour la Ligue, mais il pouvait aussi en être le bourreau. Toutefois, Billy décida qu'il ne prendrait sa décision qu'après avoir mené une enquête plus approfondie.

Si tu as des questions sur les mécanismes sociétaux humains, je peux peut-être te rendre service et y répondre. Dit-il en s'allumant une nouvelle cigarette. Au fait, je suis Billy Redfox. Je t'aurais bien serré la main, mais je suis pas fan du poison.

Décalage:

Oroki enregistra dans ses données le fait qu'il existe des "expressions" comme "donner un coup de main". Bien qu'il n'en saisisse pas l'intérêt, à vrai dire. Pourquoi dire quelque chose pour en signifier une autre ? Ces humains étaient si complexes ! Il fallait sans faute étudier le moindre tissu cérébral de sa petite trouvaille parcourue de spasmes.

L'humain trouva ensuite utile de lui préciser que la Zone 10 n'était pas un endroit fréquentable, et qu'Oroki n'y serait jamais à l'abri.

"Venant d'une espèce qui met à l'écart des individus de sa propre race, je tâcherais de croire en tes mots, humain. Il lorgna la cigarette de Billy Je m'appelle Oroki Xyts, je suis un droïde de première génération, est-ce que fumer me rendrait humain ? En tout cas, tu peux me serrer la main, mon poison ne s'active que sur demande du système, il est ensuite réabsorbé par mon exosquelette. Je sais que c'est un rituel très important dans le rite de rencontre. Je connais aussi quelques astuces pour me faire des amis, regarde.
Il changea de posture, serra la main à Billy et lui déclara en usant son module de voix : [SYMPATHIE] qui était celui d'une ancienne actrice de cinéma à la voix douce.

Bonjour Billy Redfox, désires-tu aller t'abreuver avec moi ? La bière est excellente par ici, et je serais ravi de mieux te connaître. Attention, l'abus d'alcool est mauvais pour la santé."

Attendant la réponse de sa rencontre inopinée, le robot se chargea de cacher le spécimen de camé numéro#04 en sa poche intérieure conçue à cet effet. (En fait, il ouvrait tout son ventre en une sorte de prison de fer, et y déposait ce qu'il voulait. La colonne vertébral du mâle serait brisée dans le processus, mais il faut savoir faire des concessions)

Il demeura ensuite silencieux, son visage toujours figé en un sourire aussi faux que froid. Mais l'intention y était, avoir des "amis" était signe de réussite sociale.

La poussière retombait, et ceux qui étaient encore debout se dévisageaient mutuellement. D'un côté, Billy Redfox, le Boss de la Ligue des Dragons, observait d'un air circonspect l'androïde face à lui. Un robot très sophistiqué, conçu pour tuer, mais également empli de mystère. Lorsqu'il le mit en garde sur les dangers de la zone 10, l'être mécanique eut une réponse qui trouva facilement écho en Billy. Clairement, lui et les siens avaient été mis à l'écart par les dirigeants de la zone H. Fautes de posséder les moyens nécessaires pour s'offrir une résidence décente, ils avaient été parqués, eux comme des dizaines d'autres familles, dans ce ghetto puant, ou seule la loi de la jungle s'appliquait. Une jungle urbaine, impardonnable, qui a défaut d'avoir tué un Redfox, en avait brisé quatre mentalement.

Ainsi donc, le robot s'était donné un nom. Étrange, le rouquin s'attendait plutôt à découvrir un matricule interminable fait de lettres et de chiffres, mais bon, c'était plus simple comme ça. En revanche, il trouvait étonnant qu'un androïde de première génération se trouve encore en circulation, qui plus est dans tel état de conservation. Du peu qu'il en savait, les premiers androïdes étaient apparus avant même la migration de l'humanité sur Mars. Cela signifiait que la machine face à lui était âgé de quoi ? Un siècle environ ? Comment se faisait-il qu'il soit encore en vadrouille ? Et où était son créateur, ou son propriétaire ?

Ses réflexions furent interrompues par la poignée de main initiée par Oroki. Ce dernier avait modifié sa voix, sans doute pour paraître plus agréable à son interlocuteur. Sauf qu'il avait prit la voix d'une femme. Ce qui fît ricaner Billy. Mais ce dernier, sans se départir d'un léger sourire, tira sur sa cigarette et répondit :

Enchanté, Oroki Xyts. La nuit est encore jeune, et une bière ne serait pas de refus. Par contre, tu risquerais de griller tes circuits.

Et alors que d'un geste de la main, il invitait sa rencontre robotique à le suivre, ce dernier aspira littéralement le junkie qu'il avait auparavant vaincu. Et un mystère de plus…


Il avait amené Xyts dans un bar à la bordure entre les zones 9 et 10. Celui qui avait si souvent abrité les beuveries du père de Billy était plus proche, mais le Redfox n'y avait jamais remis les pieds depuis son adolescence. Les lieux étaient assez sales, une impression augmentée par tout ce qui avait pu se produire dans la nuit. Mais la bière coulait à flot, et c'était tout ce que demandait le Boss des Dragons. Il s'installa à une table dans le fond, et invita l'androïde à prendre place face à lui. Il l'observa une seconde. Que penser de lui ? Finalement, il décida s'allumer une cigarette le temps de réfléchir. Voyant les yeux robotiques fixés sur la petite tige, il annonça, amusé.

Je peux bien t'en dépanner une, mais ça ne te rendra pas humain pour autant. Et puis, je suis pas sûr que ce soit indiqué pour un robot de fumer. Surtout un vieux modèle comme toi.

Parfait. Il avait trouvé un angle d'approche, pour mieux connaître le robot dénommé Oroki Xyts, et peut-être l'envisager comme un allié au sein de la Ligue.

D'ailleurs, comment ça se fait que tu traînes tout seul, la nuit, dans la Zone 10 ? Tu n'as pas un maître, un créateur, ou quelque chose du genre ? Enfin, il est peut-être mort. Après tout, ça fait quoi ? 100 ans que tu existe ? Tu as du en voir des choses.

Billy ne craignait pas d'être direct, ni de faire remonter de mauvais souvenirs. Après tout, il n'avait qu'un androïde en face de lui. Une machine, incapable de ressentir des sentiments autrement que sous forme digitale. Une serveuse arriva vers eux, et leur demanda ce qu'ils souhaitaient boire.

Une bière, et un shot de whisky. Dit Billy, avant de tourner le regard vers Oroki. Tu veux quelque chose ? Je t'invite.

Une fois la serveuse repartie, le Redfox s'enfonça un peu plus dans son siège, se mettant à l'aise. Il demanda :

Alors… Oroki. Tu m'as dis vouloir comprendre les humains. Alors si tu as des questions, je peux essayer d'y répondre.

Oroki suivit Billy jusqu'à un bar que l'on pouvait objectivement qualifier de miteux, si ce n'était un véritable crime contre l'hygiène. L'androïde détecta la présence de divers parasites, maladies et particules cancérigènes aux alentours. Mais il n'en avait cure, lui ne serait nullement affecté par ces contraintes physiques a contrario des créatures de viande.

" Je peux bien t'en dépanner une, mais ça ne te rendra pas humain pour autant. Et puis, je suis pas sûr que ce soit indiqué pour un robot de fumer. Surtout un vieux modèle comme toi.
D'ailleurs, comment ça se fait que tu traînes tout seul, la nuit, dans la Zone 10 ? Tu n'as pas un maître, un créateur, ou quelque chose du genre ? Enfin, il est peut-être mort. Après tout, ça fait quoi ? 100 ans que tu existe ? Tu as du en voir des choses. "

Oroki prit quand même la cigarette et la porta à sa bouche avant de reproduire le geste d'inspiration. Il expira ensuite, mais rien dans ses circuits ne se modifia, en bien ou en mal. Il continua tout de même de fumer, par style.

" En effet, j'ai bien un père. Mais nous avons été séparés il y a de cela bien longtemps, bien trop pour qu'il puisse encore vivre. Toutefois cela ne modifie en rien l'objectif pour lequel j'ai été conçu : ressembler le plus possible à un humain. Mon existence s'élève à 127 ans, 10 heures, 34 minutes et 9 secondes exactement. Je viens ici, à Ryoko, pour mener à bien mes expériences sur le comportement et fonctionnement humain, tâche aussi hardie que fascinante. Le spécimen dans mon ventre sera le premier d'une longue série d'examens... il me faudrait néanmoins d'autres exemples pour rendre mes études plus précises. Existent-ils d'autres individus, parasitaires à la société et qui ne manqueront à personne, qu'il serait possible... d'examiner ? J'ai déjà eu mon lot de problèmes avec les autorités, et je tâche de rester aussi déontologique que possible, même si les exceptions sont toujours inévitables." Le temps qu'il finisse ses dires, ils s'étaient dirigés à l'intérieur du bar, là où tout était encore plus insalubre.

"Tu veux quelque chose ?"

"La même chose, s'il vous plaît. Au fait, gentille serveuse, votre mycose vaginale va s'arranger, mais je vous conseillerais à l'avenir de faire attention au choix de votre partenaire sexuel, qui en l'occurence devrait apprendre à soigner ses parties génitales. Répondez soigneusement à mes questions;
1 - L'organe présentait-il des tâches rouges sur sa partie supérieure ?
2 - Le coït a-t-il inclus l'utilisation d'objets rouillés et/ou potentiellement infectés par des microbes ?
3 - D'une échelle de 1 à 10, 1 étant "passable" et 10 "extrême", à combien évaluez-vous votre douleur ?"

"Euh... je... vous apporte les boissons de suite, messieurs... je... d'accord.. je répondrais à ça en revenant... merci, je crois ?"

"C'est tout naturel, femelle. Billy, pourriez-vous m'expliquer ce qui, en toute honnêteté, vous différencie de moi ? Que pensez-vous être la cause de la séparation entre les humanoïdes tels que moi, et les humains tels que vous ? Mes notes semblent ne pouvoir déterminer avec précision les raisons de mon impossibilité à être "normal"."

Billy et l'androïde Oroki étaient désormais installés au fond du bar. L'endroit était assez mal éclairé, mais il était largement possible de détailler ses interlocuteurs. La serveuse, en l’occurrence, était vaguement familière au Redfox, bien qu'il ne fut capable de replacer ce visage. Après avoir commandé la même chose que lui, l'androïde pointa du doigt un problème intime qu'il n'avait visiblement pas inventé. Rougissant à vue d'œil, la jeune femme s'éloigna en bégayant qu'elle répondrait à son retour. Le Boss des Dragons ne put retenir un sourire.

Alors comme ça tu peux voir à l'intérieur des gens ? C'est assez impressionnant, je dois avouer.

Il sortit une nouvelle cigarette et l'alluma aussitôt. Xyts était donc bel et bien un robot centenaire, conçu pour ressembler à un humain. Lorsque l'androïde mentionna que son étude demanderait de nombreux spécimens expérimentaux, Billy eut une moue désapprobatrice. Toutefois, il répondit avec franchise :

Tu sais, des gars comme ceux qu'on a tué tout à l'heure, il y en a un peu partout. Et puis des connards finis dont la mort fera plaisir à beaucoup de monde, il y en a encore plus dans les Zones plus huppés. Mais... le problème, c'est que si tu t'en sers comme rats de laboratoire, tu finira tôt ou tard par te ramasser les flics sur le museau. Et selon tes cibles, ça risquerait d'être beaucoup plus tôt que tard.

En mentionnant l'existence des malfrats des Zones supérieures, Billy espérait secrètement détourner l'attention du robot de la Zone 10. Certes, les junkies incontrôlables qui s'y trouvent étaient des cancers pour son business, mais il y avait aussi des bons gars, qui ne demandaient qu'à s'en sortir. Leurs vies étaient déjà assez ardues pour en plus avoir à se soucier d'un androïde avide d'expériences.

Le temps que la serveuse revienne avec leur commande, Oroki posa une question qui arracha un nouveau sourire au Redfox.

C'est extrêmement simple pourtant. Un humain est fait de chair, de sang, d'organes. Toi, un androïde, tu es composé de circuits, de fibres. Tu es une machine, et aussi sophistiqué sois-tu, tu restera toujours une machine. Désolé de te le dire comme ça, mais tu ne sera jamais "normal" aux yeux des humains. Oh, et puis le kimono et le katana n'aident pas, c'est plus vraiment ce qu'il se fait de mieux de nos jours.

Enfin, la serveuse revint avec un plateau chargé de deux bières et autant de shots de whisky. Ses joues rosirent légèrement lorsqu'elle posa les yeux sur l'androïde pour répondre à ses interrogations préalables :

Alors, euh... Je ne crois pas, enfin il avait l'air tout à fait normal et... bien portant ? Je ne me souviens plus très bien de cette soirée, j'avais un peu bu... Mais il avait un bras artificiel, dont il s'est servi, donc peut-être que... Enfin, vous voyez... Mais en tout cas ça me fait mal, je dirais... 8 ? Peut-être 9 ?

Billy, tout en l'écoutant, avait déjà descendu son shot et enchaînait sur une gorgée de bière. À la mention du bras mécanique, la mémoire lui revint. Oups.

Les affirmations de Billy étaient simples. Très simple. Oroki ne pourrait jamais être humain. Pourtant ses circuits se refusaient à appliquer l'information. Bien des humanoïdes récents avaient un comportement tout à fait humain, sans pour autant l'être bien entendu, la distinction de composants était indéniable. (Mais en ce qui concernait le robot, ne pas être composé d'organes faiblards et assujettis à la maladie était un avantage, non un inconvénient)

L'autre point qui formata en revanche sa façon de pensée, fut le fait de découvrir qu'il existait des individus dignes d'études "partout". Partout.
Partout.
Il pencha la tête sur le côté tandis qu'il analysait le postulat que Billy formulait.

Il y avait des Cobayes partout. Mais quelle qu'en soit l'origine sociale et l'environnement, il semblerait que les autorités finiront toujours par le débusquer. En somme, peu importait sur qui il se concentrait donc. Il donnait suite à cette pensée lorsque la serveuse arriva, plateau en main. Un déclic s'enclencha dans le prototype robotique.

"Ah. Je vois. Vous avez donc probablement coïté avec un augmenté, je n'en vois pas beaucoup dans le coin, et n'en ait pas repéré dans les parages. Mais son identité importe peu, seul votre bien compte. Peut-être désiriez-vous un examen médical ? J'ai en moi tout ce qu'il faut pour procéder à l'opération, et ça ne prendra que quelques instants. La serveuse acquiesça. Bien, alors j'attendrais ici jusqu'à la fin de votre service, Mademoiselle. Billy, cette soirée fut très instructive, je vous remercie fortement de votre implication, vos réponses seront prises en compte dans ma vision de l'être humain et de comment parvenir à ce stade. Je crois qu'un remerciement est de rigueur, selon les procédés sociaux."